Né en 1747, Vivant Denon était bien plus âgé que la plupart des membres de l'Expédition d'Égypte. Artiste, il a été également secrétaire d'ambassade sous Louis XV et Louis XVI, à Saint-Petersbourg, en Suède, en Suisse et enfin à Naples. Il est aussi l'auteur d'un conte libertin, Point de lendemain (1777), et d'un Voyage en Sicile (1787). Mondain, il fréquente le salon de Joséphine de Beauharnais et c'est par son entremise qu'il peut se joindre à l'expédition.
Vues et temples de Tentyris : pl. 38, n° 5, dessin de Denon, gravure de Baltard.
En Égypte, Denon est nommé membre de l'Institut dès sa création, le 22 août 1798, mais quitte Le Caire dès novembre pour accompagner les troupes de Desaix en Haute-Égypte, à la poursuite de Mourad bey. C'est le premier des savants à découvrir le temple et les zodiaques de Dendérah, en janvier 1799, puis à arriver jusqu'à Syène (Assouan) en février. Revenant au Caire pendant l'été, il quitte l'Égypte avec Bonaparte, Monge et Berthollet, le 22 août 1799.
Dominique-Vivant Denon, Voyage dans la Basse et la Haute Égypte, Quatrième édition Paris : Pierre Didot, An XI = 1803. 3 vol. ; in-12° Première édition : 1802. H V vo 4 DA 8º Reliure 19e s., basane fauve marbrée. Planches : H V vo 12 gr F° Acquis en 2013. | |
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T. 3, p. 90-91 : autoportrait de Denon.
« ... j'ai ajouté quelques groupes de tout ce qui formoit mon train à l'époque de sa grande magnificence, mon serviteur, mon petit negre, mon cheval, mon âne, et mon pliant portatif, qui composoit à lui seul l'établissement de mon atelier ; je me suis représenté avec toutes les ruines de mon costume, suite inséparable de mes marches continuelles, de la perte de mes équipages, et du peu de soin et de temps que j'avois à donner à ma personne ; occupé de mes dessins et de mon journal, je ne soignois qu'eux ; je n'ai jamais quitté mon portefeuille, je le portois par-tout, et la nuit il me servoit d'oreiller, sur la fin du voyage son poids avoit considérablement augmenté : celui de mon nécessaire, semblable à celui de Robinson, étoit composé de deux pistolets à deux coups, d'un sabre, de quelques charges de balles, d'une ceinture où il y avoit cent louis d'or, pour me faire porter à la suite de l'armée en cas que je fusse blessé, d'une cuiller, d'une fourchette, et d'un gobelet d'argent, de papier à dessiner et à écrire, ce que je faisois presque chaque fois que dans les marches l'on laissoit respirer un moment l'infanterie : car c'est ainsi que j'ai fait mon journal et mes dessins, pour qu'ils eussent, sinon le mérite de la pureté, au moins la naïveté du moment et la vérité de la nature. »
Quelques références bibliographiques :
- Ibrahim Amin Gali, Vivant Denon : ou la Conquête du bonheur, Le Caire : Institut français d'archéologie orientale, 1986. (Publications de l'Institut français d'archéologie orientale ; 648).
- Pierre Lelièvre, Vivant Denon : homme des Lumières "ministre des arts" de Napoléon, Paris : Picard, 1993.
- Les vies de Dominique-Vivant Denon : actes du colloque organisé au Musée du Louvre par le Service culturel du 8 au 11 décembre 1999, Paris : La Documentation française, 2001. (Conférences et colloques)
>>> Un monument éditorial : la Description de l'Égypte